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Serge

Comme une révolution de velours ?


Par Serge MAUCQ

Publié le 02 octobre 2024 par Cathobel


3 min

La raison première de la venue du Pape François en Belgique était la célébration du 6e centenaire des universités de Leuven et de Louvain-la-Neuve. Le programme de sa visite s’est ensuite étoffé, parfois de manière inattendue, pour constituer une épopée de quatre jours du Pape au centre de la Belgique.

L’atmosphère des rencontres était bon enfant, joyeuse, fervente, voire euphorique, au stade Roi Baudouin. En contraste, la visite aura aussi suscité des débats intenses dans notre pays et au-delà.    

Son court passage à l’UCLouvain ne sera pas passé inaperçu non plus. L’occasion symbolique était marquante : la présence du Pape en fonction pour célébrer la création de l’université en 1425 par son lointain prédécesseur Martin V, ce n’est pas rien. 

L’idée de confier à des étudiants et à de jeunes chercheurs, la préparation de la rencontre était assurément séduisante. Choisir le thème de la transition privilégiait des questions croisant l’enseignement du Pape François, notamment dans sa célèbre encyclique Laudato si’. Pour avoir travaillé cette encyclique avec près de 2000 étudiant.e.s depuis sa parution, je peux témoigner qu’elle était jugée interpellante et pertinente par la jeune génération.

Une rencontre marquée par la transition et la place des femmes

La thématique mise en exergue fut la place de la femme dans Laudato si’, au sein de la société et, implicitement, dans l’Eglise. Le Pape a reçu la lettre dans la bienveillance mais en présentant ses positions propres dans sa réponse.

La divergence donnera lieu à une initiative surprenante : la diffusion d’un communiqué de l’UCLouvain prenant acte des convergences mais aussi de fortes divergences avec son hôte, et manifestant ainsi très clairement patente l’autonomie réciproque entre l’université et Eglise.

L’autonomie affirmée de l’UCLouvain face à l’Église

Depuis pas mal d’années, la référence chrétienne ou catholique de l’UCLouvain n’est plus un sujet de débat. Aujourd’hui, la nouvelle rectrice et les autorités académiques ont acté officiellement l’indépendance de l’université vis-à-vis de l’Eglise. Faut-il le regretter ? Des associations/institutions qui ont changé de dénomination, en abandonnant leur « C » sont-elles moins enclines à vivre l’Evangile ? Ce n’est pas certain !

A Louvain-la-Neuve et sur d’autres sites universitaires, une intense vie spirituelle, philosophique, religieuse se vit, notamment avec des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes de l’UCLouvain. Même si ce ne fut pas explicitement évoqué lors de la visite papale, ce qui se vit sur le plan spirituel à Louvain-la-Neuve depuis plus de cinquante ans est – aussi – un intéressant laboratoire.

Depuis samedi dernier, le « C » de l’UCLouvain a une signification supplémentaire : le C de Cohérence. Chacun a sa place, après une révolution de velours ….

Serge MAUCQ, théologien et Curé de Louvain-la-Neuve (NDE) - (intertitres de la rédaction)

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