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Serge

Homélie pour l'Assomption et bonne fête à "toutes" les Marie (s) !

L’impuissance du dragon là-haut et… ici-bas ?


C’est en Adam que meurent tous les hommes, c’est dans le Christ que tous revivront. Les mots qu’adresse saint Paul aux chrétiens de Corinthe interrogent nos « fins dernières ». L’humanité est-elle promise à un renouvellement, au-delà du visible ? La réponse est au cœur du credo : communion des saints, rémission des péchés, résurrection de la chair, vie éternelle. Ces vérités proposées à la foi des chrétiens sont – reconnaissons-le – difficiles et peinent à être reçues.


L’humanité, brutalement secouée par les crises récentes, peut rester focalisée sur ses conditions de vie, cherchant des réponses à son inquiétude, dans le cadre d’un horizon qu’elle espère rapproché. La question du sens ultime de la vie et de la mort, fréquemment éludée ou occultée, finit toujours par revenir, par se ré-imposer lorsque les événements bousculent nos existences.


À travers le clair-obscur de notre foi, la Parole de Dieu proclamée lors de cette fête de l’Assomption, nous déplace, au-delà de nos univers familiers, vers les réalités dites du Ciel. Les textes proposés ce 15 août nous aident à nous en approcher, en scrutant notamment la figure de Marie.


Saint Paul n’annonce rien de moins que la résurrection de tous les hommes. Cette perspective suscite sans doute les ressources de notre imagination, mais lui échappe en même temps. Paul 52 évoque toutefois le caractère progressif et organisé de ce retour à Dieu, en suggérant un ordre. À chacun son rang, écrit-il, en premier le Christ et ensuite ceux qui seront au Christ quand il reviendra.


L’Église nous invite à croire que Marie est au début de cette cordée céleste. Elle a partagé la condition d’Adam et a accouché de l’Envoyé de Dieu : cet événement peut susciter l’incrédulité et donner le vertige aux croyants. Voilà que la chair de la chair de Marie va nous conduire vers son Père. Par son « oui » à Dieu, maintes fois répété au cours de sa vie terrestre, elle a enfanté une humanité nouvelle en attente de résurrection.


La lecture de l’Apocalypse évoque de manière imagée ces réalités d’en haut. Dieu sera victorieux, mais le combat de « ceux qui sont au Christ » contre les forces du mal sera redoutable. Mais la femme enfantera et le dragon sera vaincu. L’Église du ciel réunit déjà une bonne partie de la cordée. Chacun en est membre à son rang : le Christ, Marie fêtée aujourd’hui en son Assomption, les saints et toutes celles et tous ceux « qui sont au Christ ».


C’est ici-bas que tout a commencé et c’est ici que Marie vient nous rejoindre aujourd’hui. Nous sommes invités à partager ce qu’elle a vécu sur cette terre, elle qui a manifesté pleinement le projet de Dieu pour l’humanité. Comme chacun de nous, elle a connu la joie, mais aussi l’incrédulité. Nous devinons qu’elle a connu de nombreuses tribulations ici-bas. Toutefois, ni la souffrance ni la mort n’ont pu l’engloutir, elle qui était unie à Dieu. Elle est dès lors un modèle pour chacun de nous, si nous voulons dilater notre cœur aux dimensions de l’humanité.


Parce qu’elle est proche de Dieu, elle est proche de nous et veut nous conduire à découvrir la présence bien cachée, mais réelle de Dieu en nos vies. Le Magnificat de Marie révèle le visage de son Dieu, de notre Dieu. Comme Marie, laissons naître Jésus dans notre vie. Laissons-la nous soutenir dans nos combats contre le mal. Ne laissons pas le dragon nous dominer. Ne nous laissons pas voler notre Espérance. Redécouvrons que notre vie est un don ! Comme Marie, mettons-nous en route, dans la foi, une foi qui nourrit notre joie !



Serge Maucq

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