Nous voici bientôt arrivés à la fin de l’année liturgique et l’Église tourne nos yeux vers le but du voyage : le retour du Seigneur. Même si elle ouvre la perspective d’une rencontre finale, la parabole nous parle plus du présent que du futur. Elle veut nous encourager à vivre notre quotidien dans la fidélité à la mission confiée par le Maître. Notre vie éternelle se joue dans la vie présente, dans nos choix d’aimer et de faire fructifier la vie reçue de Dieu.
Deux des serviteurs sont appelés bons et fidèles. Le troisième serviteur est qualifié de mauvais et paresseux. La fidélité des premiers est donc en opposition avec la paresse du troisième. C’est une fidélité qui doit être active. La vraie foi est celle qui agit pour le bien, selon la Parole du Seigneur. La foi en Dieu nous invite à nous mettre au service, comme la femme vaillante de la première lecture, femme pleine d’inventivité, qui partage son amour dans son quotidien. Avec humilité elle se met au service de la vie. Elle prend soin, elle honore le don de Dieu. Ainsi fait-elle la joie de Dieu en faisant celle de ses proches. L’œuvre de cette femme n’est pas seulement un devoir matériel accompli avec vigueur et courage. C’est une belle œuvre d’amour, qui nous invite à nous secouer, à sortir du sommeil de nos paresses. C’est ainsi que nous participons à la joie de Dieu, joie de la vie qui fructifie et que l’on transmet.
Aux serviteurs qui avaient reçu cinq talents ou deux talents, il n’avait pas été demandé de les faire valoir. Ils se sont simplement laissés porter par l’amour, par la fidélité envers le Maître. Mais celui qui avait reçu un talent a été assailli par la peur, une peur qui a fermé son cœur. Ce serviteur refuse la relation avec son Maître. Il se sépare volontairement de ce Maître qu’il juge dur. Mystère du refus d’aimer qui porte en lui le malheur.
Cette parabole des talents nous met devant nos responsabilités vis-à-vis de Dieu. Dans un premier temps, sachons reconnaître et accueillir ses talents, les dons que Dieu nous donne chaque jour. Cela passe par une meilleure connaissance de nous-mêmes, par la prière aussi qui nous met en dialogue avec notre Seigneur, en relation avec Dieu et avec les autres. Un deuxième temps nous invite à faire fructifier ces dons. Dieu nous confie ses dons parce qu’il nous fait confiance. La réponse aux dons de Dieu engage notre responsabilité. Nous pourrons alors rendre grâce. Comme les bons serviteurs de la parabole, nous pourrons répondre : « Nous voici Seigneur ! ». Et nous entrerons alors dans la joie du Maître, car plus que le nombre de talents reçus, ce qui compte c’est la qualité de notre relation avec le Seigneur et notre capacité à dépasser nos peurs, à oser faire fructifier les talents reçus au risque de tout perdre, à entrer dans la confiance.
Aline Vanpel
Commenti