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  • Serge

L'homélie de la messe du 3e dimanche de l'Avent en UP

Puisqu'on me la demande....


Gaudete : Soyez dans la joie ! (3e Avent B)


Dans la dernière exhortation adressée aux Thessaloniciens, à la fin de sa première épître, Saint Paul lance un appel à la joie, à la prière et à l’action de grâce.


Lors d’un Avent ordinaire, la joie nous habite spontanément, dans la perspective de retrouver nos familles, nos amis, … au cours de la « trêve des confiseurs », une rupture dans notre vie plus habituelle, plus routinière. Le défi est alors de trouver un moment pour accueillir Jésus, dans l’agenda encombré d’une fête de Noël ordinaire.


Aujourd’hui, tout a basculé et nous nous interrogeons sur notre capacité à l’action de grâce, suggérée par Paul, tant nous pouvons développer de la peur, de la tristesse voire de la colère envers tout ce qui nous arrive : Pourquoi Dieu permet-il tout cela, Lui, qui nous promet un Royaume d’accomplissement et de bonheur ? Et c’est l’invitation à la prière, parfois difficile à honorer ordinairement, dans nos vies bien chargées, qui prend une place particulière aujourd’hui.


Le contexte nous aide à rejoindre le peuple de la première alliance, dans ce qu’il vit, lui qui sort d’exil et se retrouve mal accueilli dans sa ville : il prie Dieu de lui venir au secours qui lui parle par le prophète Isaïe. Un troisième Isaïe qui annonce une bonne nouvelle, un relèvement, une libération qui passe par un prophète, consacré par l’onction, et suscite la confiance renouvelée d’un peuple, pourtant empêtré dans les tribulations de sa sortie de captivité.


L’Evangile de ce dimanche est tiré du Prologue de St Jean, un magnifique texte que nous retrouvons le jour de Noël. Comme dans l’Evangile de la semaine dernière, mais cette fois chez Jean, il est question du Baptiste : il annonce le Christ mais en clair-obscur. La liturgie extrait du Prologue ce qui concerne JB et ce n’est pas rien ! Mais JB est un personnage mystérieux : son rôle est capital dans l’histoire du salut et, en même temps quelque peu obscur. Il n’est pas la lumière mais il vient annoncer la lumière.


Nous pouvons dessiner un parallèle avec Joseph : un autre personnage mystérieux, également dans l’ombre, qui permettra à Jésus d’advenir. Saint Joseph qui est comme l’ombre ici-bas du Père Céleste pour Jésus, comme l’écrivait le pape cette semaine dans Cordis patre, en lui dédiant une année.


Quand nous entendrons le prologue dans douze jours, nous l’entendrons en entier le jour de Noël. Nous découvrons le magnifique chassé-croisé des missions de Jean-Baptiste et de Jésus, des destinées sont parallèles. Mais les différences sont tout aussi significatives : JB va se manifester comme celui qui n’est pas (l’inverse du tétragramme) pour révéler celui qui vient, qui va être ! Et que nous attendons patiemment : on n’allume qu’une bougie à la fois tandis que le visage du Christ, dans tout son être, se dévoilera peu à peu à nos yeux et ce n’est jamais fini !


Ce dimanche, nous sommes invités à devenir toutes et tous des Jean-Baptiste : depuis le lieu de toutes nos limites (puisqu’on n’est jamais chrétiens) et de nos obscurités, de nos tribulations d’aujourd’hui, nous sommes invités à nous tourner vers Celui qui est lumière des Nations.

Et surtout à ne pas laisser d’éteindre l’Esprit de Dieu qui brille en nous. Nous sommes invités au contraire à en rayonner, là où nous sommes, pour témoigner de Jésus-Christ, qui est digne de confiance malgré tout et au-delà de tout. Et qui – l’Evangile nous le montre à des dizaines de reprises – relève de toutes nos peurs, de toutes nos tristesses et même de toutes nos colères.


Et alors nous pouvons dire avec Zacharie s’adressant à JB : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins, pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés ; grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut ; pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la paix ; pour conduire nos pas au chemin de la paix ».


Serge Maucq


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