L'Eglise nous propose de fêter la "sainte famille". Jésus, Marie, Joseph. Nous pouvons dire que ce n'est pas une famille "édifiante" : le père n'est pas vraiment le père, la mère vit des choses étranges (est-ce une femme "équilibrée" ?) et le gamin sera rapidement fugueur et donnera plus trad une définition étrange de ses frères et soeurs !
Autour de nous, toutes les familles ne sont pas "édifiantes" au sens de l'image d'Epinal de la "Sainte famille". Tout le monde fait ce qu'il peut pour construire, accompagner des familles les plus heureuses possibles. Et c'est difficile d'arriver à des familles .... édifiées. Il faut toute la miséricorde de Dieu et la lueur de son Esprit !
Je m'inspire de l'intro de "Feu Nouveau" pour ce dimanche, pour nous intéresser au sens de ce dimanche.
La fête de la Sainte Famille est d'institution récente (conçue et autorisée en 1893 sous le pontificat de Léon XIII, remaniée et rendue universelle en 1921) et est propre à l'Eglise catholique.
Jésus n'ayant lui-même pas fondé de famille et en ayant fameusement déplacé le sens (Qui sont ma mère et mes frères ? - Mc 3, 31-35), on restera peut-être étonné de cette initiative paradoxale et tardive. Elle se comprend aisément par le contexte sociologique.
Dans un siècle marqué par l'individualisme d'une part et l'emprise de l'Etat d'autre part, l'Eglise avait voulu restaurer la famille comme cellule sociale et éducative de base, en faisant de la "Sainte famille" le modèle de toutes les autres.
La famille a bien résisté et dans une certaine mesure les politiques publiques ont pu la favoriser.. Un certain processus de "désintégration" de la famille "classique" est reparti de plus belle. L'occasion de nous interroger sur le sens profond de cette fête et l'occasion de souhaiter un bon dimanche à toutes les familles, quelles que soient leurs histoires, leurs difficultés et leurs joies !
Serge, votre curé
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