Bonjour Fr. Serge,
Grâce à vos dons, nous avons pu aider les frères de Kiev et ceux qui accueillent les orphelins et les familles dans l'ouest de l'Ukraine.
Nous tenons à partager avec vous la lettre que le frère Jarowslav, supérieur du couvent de Kiev, nous a envoyée récemment (au Fr. Philippe Verdin OP, directeur de Retraite dans la ville)
« Cher frère Philippe, Je vous remercie de tout cœur pour votre générosité si vive et incroyable qui m'a bouleversé. Que le Seigneur vous comble de ses bénédictions. Nous prions pour vous. Cela fait presque trois mois que la guerre dure. C'est une période longue et difficile qui a radicalement changé la vie de tous les habitants de l'Ukraine, y compris nous, les frères dominicains. C'est avec une grande douleur que nous sommes témoins de la souffrance de millions de personnes et faisons de notre mieux pour accompagner ceux qui ont perdu l'espoir, un abri, la santé et même leurs proches. Nous prions pour la paix et la miséricorde. Nous avons choisi de rester avec le peuple auquel nous avons été envoyés en temps de paix. Par notre prière et par la célébration de l'Eucharistie dans nos communautés, dès le premier jour de la guerre, nous avons de toutes nos forces aidé ceux qui étaient dans la détresse. Nos couvents ont donné refuge à ceux qui fuyaient la guerre. Dans le couvent de Kiev, une dizaine de personnes se sont installées, dont les étudiants de l'Institut Saint Thomas d'Aquin que nous dirigeons. Un lieu particulier où nous aidons les victimes de la guerre est Fastiv. Grâce à l'engagement conjoint des sœurs, des frères et des laïcs dominicains, ainsi que de nombreux bénévoles de la Maison Saint-Martin de Porrès, nous avons secouru de diverses manières plusieurs milliers de personnes touchées par la guerre. Avec notre aide, plus de 1700 réfugiés, en majorité des femmes et des mères avec des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, ont été évacués vers la Pologne. Des centaines de tonnes de nourriture, de médicaments et de vêtements ont été livrées aux victimes. Depuis le retrait des troupes russes des environs de Kiev et de Fastiv, nous aidons à reconstruire les villages et les petites villes en ruine. Nous essayons de faire tout notre possible pour que leurs habitants puissent retourner chez eux rapidement et reprendre une vie normale. « Celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. » (Marc 9, 41). Ce sont les paroles que l'on a lues dans la liturgie de la messe du 24 février. Ce jour-là, la terrible guerre a commencé. Je tiens à vous remercier pour l'aide que vous nous avez apportée. Le fait que nous puissions secourir ceux qui sont dans la détresse est possible grâce aux personnes bonnes, sensibles et miséricordieuses du monde entier. Je suis sûr que sans vos prières nous n'aurions pas eu la force et la volonté de tenir dans la tristesse et la souffrance. Sans votre argent, déposé sur nos comptes bancaires, nous ne serions pas en mesure d'acheter de la nourriture, des médicaments, du carburant et des matériaux de construction, ainsi que d'organiser des transports humanitaires et des évacuations. Merci d'être avec nous et avec l'Ukraine. Chaque jour, dans les yeux de ceux qui ont choisi de rester et de défendre leur patrie, je vois l'importance de la solidarité. J'y trouve leur conviction que dans la lutte pour la justice et la vérité, ils ne sont pas seuls. En tant que frères de l'Ordre des Prêcheurs, nous sommes maintenant en Ukraine également en votre nom et nous rendons grâce d’avoir des amis qui partagent la devise du bienheureux Pierre-Giorgio Frassati, jeune laïc dominicain : « la charité nous presse ! » (2 Co 5, 14)
Les offrandes en argent que nous recevons du monde entier depuis les premiers jours de la guerre servent à aider les personnes dans la détresse, ainsi qu'à maintenir nos couvents et nos communautés dans une situation économique difficile. Nous sommes particulièrement reconnaissants pour le soutien apporté à la Maison de Saint-Martin de Porrès à Fastiv et à l'Institut de Saint Thomas d'Aquin à Kiev. Malgré la guerre qui dure, nous pensons à l'avenir. L'Ukraine aura besoin d'aide pour se reconstruire pendant de nombreuses années. Nous prévoyons de commencer les travaux, dès que les conditions le permettront, pour agrandir la maison de Saint-Martin à Fastiv qui accueillait déjà depuis dix ans des orphelins du Dombass et créer une institution identique à Chortkiv, dans le bâtiment de notre ancien couvent. Nous destinons déjà une partie de vos dons à cette fin, en ayant confiance que le soutien et la solidarité de tant de personnes dans le monde nous permettront de réaliser ces rêves dans un avenir proche. Merci encore une fois pour votre aide. Je vous assure de nos prières et de notre mémoire. Dès les premiers jours de la guerre, lorsque je vois la compassion et le soutien que nous recevons, les paroles de l'Évangile (Matthieu 25, 34-40) m'accompagnent : « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu ? Tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? Tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t'avons habillé ? Tu étais malade ou en prison, quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? Le Roi leur répondra : chaque fois que vous l'avez fait aux plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.» Avec des salutations fraternelles en Saint Père Dominique,


Comments